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À Propos de l'IFS

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Le modèle Internal Family Systems est un modèle de psychothérapie qui a évolué au cours des trente dernières années. Il est devenu un modèle global, s’appliquant aussi bien aux personnes qu’aux couples et aux familles. Ce modèle représente une synthèse de plusieurs approches thérapeutiques : une approche systémique qui prend en compte l'ensemble du paysage psychologique interne et externe, ainsi que l'approche de la multiplicité du psychisme ; mais aussi l'écoute empathique dynamique, la communication non violente (CNV©) et la méditation de pleine conscience.

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Cette synthèse est le résultat d’une évolution qui s’est produite lorsque, jeune thérapeute familial enthousiaste, Richard Schwartz a commencé à prendre en compte ce que ses patients lui rapportaient spontanément de leur expérience de leur monde intérieur. Ils lui décrivaient ce qu’ils appelaient des « parties » d’eux, des sous-personnalités souvent en conflit les unes avec les autres.


Cette idée de multiplicité est également au centre d’autres modèles comme en analyse transactionnelle (les « états du moi ») et la psychosynthèse (« les sous-personnalités »), et a fait son apparition dans le modèle cognitivo-comportemental (« schémas »). Cependant, avant l’apparition du modèle Internal Family Systems, la façon dont ces entités intérieures fonctionnaient en relation les unes avec les autres n’avait pas fait l’objet d’attention particulière.


Le modèle de l'IFS repose sur l'observation des relations entre nos parties ; la thérapie qui en découle consiste à mettre en contact ces parties et créer du lien et de l'harmonie comme dans une famille.

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Richard Schwartz constata que ces rôles et ces schémas relationnels n’étaient pas figés et pouvaient évoluer à la faveur d’interventions prudentes et respectueuses. Il commença à se représenter le psychisme comme une famille intérieure et entreprit d’appliquer à celle-ci les techniques qu’il employait en tant que thérapeute familial. Il jetait ainsi les bases d’une nouvelle forme de psychothérapie.

La Famille

Notre famille interne s’articule donc comme une famille classique, avec des membres d’âge et de sexe différent. Les petites voix dans notre tête peuvent venir d’enfant en besoin de sécurité, ou de vieille mégère qui nous critique et nous houspille à chaque décision, nous forçant à l’inhibition.

 

Il ne s’agit pas de simples traits de caractère, mais réellement de personnages, avec leurs propres compétences, leurs valeurs, leurs besoins, leurs croyances, leurs émotions propres. Elles se manifestent par le biais de nos perceptions internes (voix, douleurs, émotions, images…)  mais aussi dans nos attitudes, nos paroles, nos réactions. Combien de fois sommes-nous surpris par nos réactions démesurées, comme sous l’influence de forces qui nous dépassent ?

Toutes ces parts sont naturellement présentes en nous, assignées instinctivement à la protection du système global, de notre être physique, psychique et émotionnel.​

 

Malheureusement, il arrive alors que nos capacités intellectuelles ne soient pas encore à pleine maturité, que nous vivions déjà des moments difficiles qui nous causent de grandes émotions. Sans la présence d’un adulte décryptant l’évènement, et ne pouvant pas les expliquer, les « digérer » intellectuellement par nous-mêmes, elles vont s’inscrire, s’engrammer en nous, comme une photo instantanée, figeant l’instant tel qu’il est vécu, avec une image de nous tel(le) que nous étions en cet instant. Cette image d’enfant figée en nous a une fonction de panneau indicateur sur le bord d’une route, signalant un trou dans la chaussée à éviter absolument, sous peine de revivre ce qu'il s’est passé.


Si l’expérience traumatique vécue est attachée à une sensation de mort imminente par exemple, ce qui représente une des sensations les plus impactantes qui soit, le système va dépêcher une de ses parts, initialement dévolue à une autre tâche, comme gardien et tel un policier en faction à côté du trou dans la chaussée, il va signaler au système sa présence et le dérouter coûte que coûte, séparant cette image douloureuse, l’exilant en quelque sorte, du système global.

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La sécurisation de ce moment traumatique, de cet exilé peut être doublée par un autre mécanisme de défense qui va intervenir si le système ne peut s’empêcher de revivre le trauma. En véritable pompier, il va noyer le système pour l’épargner du feu émotionnel de l'exilé.

Les Gardiens

Les gardiens ou managers sont des parties qui exercent un contrôle sur l'environnement, tant interne qu’externe, de la personne. Dans beaucoup d'ouvrages traitant des comportements humains, on n'évoque finalement que les managers :
 

  • Les comportements d'évitement ou d'accroche dans les relations : éviter de devenir trop proche émotionnellement de quelqu'un ; ou au contraire, s'accrocher de façon irrépressible jusqu'à se rendre entièrement dépendant.
     

  • Les critiques : juger son apparence physique, son comportement, ses performances, menant au sabotage : se retrouver à choisir des options impossibles et donc échouer, ou alors trop faciles et abandonner par lassitude ; les deux chemins menant à la non réalisation et donc la non mise en danger du système.​

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  • Le surinvestissement : dépenser outre mesure son énergie dans une cause ou pour les autres, plutôt que de prendre soin de soi, aux dépens donc de ses capacités physiques et de sa santé.

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  • L'hypersensibilité, où chaque situation de la vie est vue avec énormément d'affects, comme une paire de lunettes grossissant à l’extrême l'environnement immédiat, le rendant insécure et menaçant, afin d'en avertir avec excès des dangers.

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  • Les contrôlants : maîtriser à l'excès un ou plusieurs aspects de sa vie ou de la vie d'une autre personne,  ou d'une situation, d'une relation, d'un environnement.


Ces parties se trouvent en position de protecteurs et cherchent à contrôler l’environnement relationnel par anticipation. Prenant leurs rôles très à cœur, elles n'hésitent pas à affecter l'ensemble du système pour protéger des dangers l’exilé dont elles ont la charge. Les managers ou gardiens sont les parts les plus puissantes de notre personnalité. On ne peut pas les vaincre ni les contourner : elles savent s'organiser, s'allier ou s'opposer pour maintenir leur rôle quoi qu'il arrive. Elle tiennent quoi qu'il en coûte, mais le font par sacrifice : ni par plaisir ni par goût, et c'est par ce biais que l'on arrive à trouver avec elles des stratégies différentes, à changer les comportements. Il est essentiel de travailler avec elles pour rencontrer l'exilé qu'elles protègent et isolent.

Les Exilés

Notre cerveau nous vient du fond des âges, c'est lui qui nous a permis de survivre aux différents milieux hostiles que l'homme a rencontrés.

Il comporte de nombreux dispositifs qui ont sauvé des vies en permanence : le dégoût des substances toxiques, la peur des animaux venimeux ou prédateurs … sont autant d’apprentissages faits au cours de l'évolution qui subsistent encore aujourd'hui.


Les émotions négatives font partie de ce dispositif d'alerte, elles sont un marqueur qui permet d'éviter les dangers déjà rencontrés.

Au cours des premières années de la vie et déjà pendant la formation du fœtus, alors que le cerveau est en train de se former, ce dispositif de survie est en place, il enregistre et grave les événements identifiés comme dangereux, voire même mortels pour le jeune organisme immature.

L’événement traumatique (qui peut être banal pour un adulte) est alors figé dans une zone précise du cerveau afin d'en marquer la dangerosité. A cette mémoire est associé un signal : une émotion, qui inondera tout le système cérébral afin de créer une alerte massive voire douloureuse. Le système entier va réagir à cette alerte, vont alors se déclencher dans le cerveau des mécanismes de stress, des comportements de fuite ou d'attaque, vont bloquer totalement la personne en l'inhibant.


Bien que vital, l'ensemble du système redoute ces alertes massives qui le déséquilibrent complètement et le font souffrir, parfois même plus que le danger réel.


Ces mémoires de moments traumatiques vont donc se retrouver exilés par le système qui les redoute. Il va les encapsuler, les emprisonner sous bonne garde afin d'en limiter l'activation.
Les exilés sont donc des souvenirs, figés dans le temps et porteur d'un fardeau émotionnel, douloureux et envahissant.


Le travail de l'IFS est d'aller à la rencontre de ses parties douloureuses, afin de les désactiver, de décharger le fardeau qui génère tellement de souffrance. Ce travail est collaboratif, le praticien accompagne la personne à la rencontre de ses exilés, afin qu'il puisse en prendre le plus grand soin.

Les Pompiers

L'autre système qui régule les exilés sont les pompiers. Contrairement aux managers leur rôle est réactif, ils agissent lorsque le feu émotionnel a envahi le système en l'éteignant coûte que coûte, parfois même au détriment d'un dégât des eaux considérable.


Socialement, les actions des pompiers sont mal perçues : les addictions (alcool, drogue, jeux, sexe ..) les comportements à risques (vitesse, tabagisme, boulimie, anorexie...) sont d'autant plus pesantes qu'elles nous chargent socialement de culpabilité.

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Ce sont des parts très impulsives qui ont pour objectif de distraire ou de dissocier la personne des émotions trop pénibles des exilés.

 

De la simple perte de concentration à la dissociation cognitive, les pompiers peuvent nous faire perdre le sens des réalités, créer des amnésies, des phobies, des crises de paniques, des automutilation, et cela pouvant mener à des préoccupations ou tentatives suicidaires.


Le mot d'ordre de ces parties est : « tout vaut mieux que la souffrance de l'exilé ».

Le Self

Le self est avant tout une somme de qualités intrinsèques de la nature humaine :
Calme, curiosité, compassion, confiance, courage, clarté, connectivité, créativité...
Quels que soient nos parcours, nos histoires de vie, nous avons tous en nous un self, une âme qui possède ces qualités. La rudesse de nos vies ne supprime pas ces vertus, mais les masque à notre conscience. Ces qualités peuvent être vécues comme des faiblesses par nos parties, qui vont s'agglomérer à lui, s'y superposer pour le protéger, le « reprogrammer ».


Le self est naturellement le guide, le leader de notre système. Il dirige notre vie, nos choix, en prenant soin de nos parts, en les écoutant, en acceptant leurs compétences et leurs conseils.

Le but du travail de l'IFS est vraiment de révéler le self, de réinstaurer sa position de leadership. Certaines de nos parts, particulièrement les exilés, n'ont aucune notion du self adulte : l'on peut rencontrer des parts qui sont même persuadées que la personne a toujours moins d'une dizaine d'années et sont réellement surprises de rencontrer un self d'adulte, ce qui génère bien de malentendus.

 

Lorsque le Self influence pleinement le système, les décisions sont prises en respect des parts, l'harmonie est rétablie tant sur la vie interne, qu'externe.

Les parties sont les ressources du Self. A la naissance, le Self est immature, et va se développer au cours des années. Les accidents de la vie ne vont pas entraver son développement, il sera protégé par les parties qui vont elles-mêmes se modifier, s'engrammer afin d'abriter le Self.

L'état visé est donc le Self en position de leader : ainsi les actes de la vie ne sont plus contrôlés par nos angoisses, nos peurs ou nos colères. Les émotions ne sont plus alors des guides, mais des informations, des signaux sur notre équilibre interne.


C'est en prenant conscience de ces signaux que le Self va décider de la bonne action à suivre, elle sera mesurée et générera le plus efficacement possible, le retour à l'équilibre du système. Il ne s'agit pas d'instaurer un laisser aller mais réellement une efficacité optimale, avec les bonnes perceptions des milieux tant internes qu'externes.

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